• Actualités du portage salarial
  • Sep 25, 2014
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La précarisation des conditions d’embauche : mythes et réalités

Les récentes parutions d’articles sur la croissance rapide du nombre de CDD suggèrent que l’emploi atteint un degré inégalé de précarité.

Qu’en est-il dans les faits ? C’est à cette question que nous nous sommes intéressés cette semaine, loin des exploitations politiques qui peuvent être faits ici et là de ce sujet particulièrement sensible dans le contexte socio-économique que l’on sait.

précarité emploi

Précaire, ça veut dire quoi ?

Il convient tout d’abord de s’entendre sur la notion de précarité, et nous nous en remettrons pour cela à la toute simple summa divisio établie par l’INSEE : pour cet institut de référence, sont dénommés ‘emplois précaires’ « les statuts d’emploi qui ne sont pas des contrats à durée indéterminée. Ce sont l’intérim, les contrats à durée déterminée, l’apprentissage et les contrats aidés ».

Avant donc d’étudier l’évolution dans le temps de la part des emplois autrement qu’en CDI, ce qui permettra de se prononcer tangiblement sur l’évolution de la précarité de l’emploi, il convient en outre de distinguer l’analyse des stocks de celle des flux : dans la première l’on considère les personnes – largement majoritaires – actuellement en activité, dans la seconde il s’agit des personnes – largement minoritaires – au moment de l’embauche. Ainsi, dire par exemple qu’il y a 95% d’embauche (flux) sous forme précaire ne signifie certainement pas que l’emploi est précarisé : en stock, le taux de précarité peut très bien être de 6% (et vice-versa).

Part stable de CDI, explosion de la part d’embauches précaires

Publiée la semaine dernière, une étude du même INSEE analyse en détail le sujet. Quels enseignements tangibles peut-on en tirer ?

  • Tout d’abord, « depuis le début des années 2000 », la part (stock) des CDI est restée stable et tourne autour de « 87% des salariés du privé ». Mieux, l’étude va même jusqu’à suggérer une « légère diminution » !
  • Ensuite, s’agissant des embauches (flux), « aujourd’hui, plus de neuf embauches sur dix se font sous la forme de CDD ou de contrats d’intérim » (une embauche sur trois en 1982) ;
  • Enfin, « la probabilité qu’un salarié en CDD ou en intérim occupe un emploi en CDI un an plus tard ne cesse de diminuer sur longue période ». Ainsi le passage du statut de précaire à celui de titulaire d’un CDI relève-t-il de la gageure, contrairement à l’idée reçue selon laquelle les emplois de courte durée mettraient le pied à l’étrier pour un CDI. Pour ceux qui occupent un emploi précaire, l’étude parle a contrario de « trappe ».

Sans surprise, seniors et jeunes font les frais de cette « rigidification du marché du travail », les derniers davantage que les premiers.

Comment s’étonner dans ce contexte, qu’interrogés tout récemment par un institut de sondage pour la fondation ITG, deux cadres sur trois considèrent que le CDI «  ne sera bientôt plus une généralité » ?

Le portage salarial, une alternative sécurisante

Et quand cela ne va pas, on regarde ailleurs ! De ce point de vue, les cadres ne manquent pas de curiosité: ils sont en effet 53% à avoir entendu parler du portage salarial, contre 42% il y a un an ; mieux, ils sont 87% à juger cette nouvelle forme d’emploi « intéressante » s’ils devaient s’installer à leur compte.

L’étude précédemment évoquée souligne notamment que les titulaires d’un CDI « seraient de moins en moins enclins à quitter leur entreprise, compte tenu de l’évolution observée sur le marché du travail » : rien de plus faux s’agissant de celles et ceux qui font le choix du portage salarial.

Et pour cause, cette forme d’emploi conciliant originalement entrepreneuriat  et avantages du salariat offre en outre :

Il reste que pour peu que l’on se sente avoir l’âme d’un entrepreneur, la précarité n’est une fatalité pour personne.

par le .

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